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Port de Dieppe : une table de triage pour coquilles.

Une fois présenté, le système paraît vraiment simple. Mais encore fallait-il y penser ! C’est dans la tête de Xavier Henry, pêcheur dieppois propriétaire du Penn Du, que l’idée, aujourd’hui brevetée, a germé.

Le patron du coquillard en avait marre de voir ses matelots se casser le dos à trier les coquilles des cailloux une fois la drague vidée, sur le pont de son bateau. Il a alors imaginé une table de triage dans laquelle le contenu des dragues est écoulé. Cette table, espèce de grand bac à rebords fixé à la poupe sur toute la largeur du bateau, peut être surélevée à l’aide d’un bras hydraulique, de manière à la relever... à hauteur d’homme. Là où il est bien plus aisé de trier les coquilles des cailloux et autres étoiles de mer. Un plus non négligeable pour l’ergonomie, pour réduire la pénibilité de la tâche, mais aussi pour l’hygiène : les coquilles ne virent plus d’un bord à l’autre du bateau en fonction de la houle, mais restent contenues dans la table de triage. De plus, pour évacuer les déchets (cailloux, étoiles de mer, algues, etc.), la table est équipée de deux trappes en accès direct sur la mer. Sans avoir à pelleter.

Faisable à Dieppe

Cette petite merveille a été réalisée avec des matériaux de récupération : « Ça m’est venu sur un coup de tête, témoigne Xavier Henry. Je l’ai conçue sur deux tréteaux, puis je l’ai fait résiner. Cela fait déjà deux saisons que je l’utilise. Il y a encore deux ou trois petites rectifications à apporter, vu la quantité de cailloux qu’elle a déjà vu passer. En fait, si elle était en acier inoxydable, ce serait idéal. Pour l’instant, elle est comme mon bateau : en bois contreplaqué plastifié. Il faut savoir que sur cette table de triage, tout est faisable à Dieppe : j’ai fait travailler MIM, pour faire les trappes par exemple, ou pour résiner la table : je leur ai amené la table sur la galerie de mon camion. » Une chose ravit le patron pêcheur par-dessus tout : « Mes salariés travaillent plus confortablement et plus vite aussi. »

Il ne reste plus qu’à faire connaître et commercialiser le procédé. Mais là, c’est la grappe d’entreprises Dieppe Navals qui se charge de la suite...


Source : Paris-Normandie - A.-S. G.-R. – 26/06/2014