Financer la reprise

Après avoir choisi un montage juridique de reprise et élaboré un plan de reprise, arrive le moment où il faut réunir les capitaux nécessaires au financement du projet.

 Dans la plupart des cas,  les financements et les aides prévus pour la création d´entreprise sont utlisables pour la reprise d´entreprise.

  • Panorama des moyens de financement
  • Recommandations

Quels sont les moyens de financement mobilisables pour la reprise ?

Ils dépendent de la nature du projet, de sa localisation ou du statut du repreneur. 

Panorama des principales sources de financement de la reprise :

Panorama des principales sources de financement de la reprise
Types de financement Sources de financement
Financement du chef d´entreprise Epargne personnelle
  • vous : livret d´épargne, placements financiers, épargne salariale
  • vos proches : famille et amis
  • vos associés (si vous créez une société de capitaux)
Aide ou subvention à la personne
(voir l´étape 6 : Les aides)
Prêt d´honneur
  • les plateformes Initiative france
  • le Réseau entreprendre
  • certaines collectivités locales
  • d´autres organismes de prêts d´honneur ou de
  • développement économique
  • des fondations
  • certains employeurs dans le cadre de l´essaimage
Financement participatif
(ou crowdfunding)
Prêt bancaire personnel
  • les banques
  • les organismes de crédit à la consommation
Prêt solidaire
(personnes exclues du système bancaire)
  • Adie
  • France active pour des prêts solidaires de petit montant
  • certaines banques (Crédit coopératif, ...)
Crédit vendeur
  • le vendeur
Financement de l'entreprise
(en cas de société)
Prise de participation dans le capital
Prêt participatif
Prime, subvention à l´entreprise
  • l´Etat
  • les collectivités locales
Prêt à moyen/long terme
Crédit-bail
  • les banques
  • les organismes spécialisés

Quelles sont leurs caractéristiques principales ?

L´épargne personnelle

L´apport personnel doit être compris, selon les cas, entre 20 % et 50 % du coût du projet. Il peut être constitué par

  • des livrets d´épargne : livret A, livret épargne entreprise (LEE), livret de développement durable (LDD), etc.
  • des placements financiers 
  • l´épargne salariale : intéressement, participation (obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés), plan d´épargne entreprise (PEE), plan d´épargne inter-entreprises (PEI), plan d´épargne pour la retraite collectif (Perco)
  • l´épargne des associés (en cas de société de capitaux)

Le crédit vendeur

Selon le contexte et la confiance établie entre le vendeur et le repreneur, il est parfois possible de négocier le paiement échelonné  d´une partie du prix du fonds.

Le cédant, prenant  un risque, peut demander une garantie en contrepartie (caution ou aval bancaire)  en plus de l´inscription de son privilège de vendeur au greffe du tribunal de commerce.

Interview de René Poulaillon : Financement de la reprise : le recours au crédit-vendeur

Les aides et subventions au repreneur

Elles sont essentiellement distribuées par l´Etat ou par les collectivités territoriales.
Certains conseils régionaux et conseils généraux ont mis en place des régimes de subventions pour favoriser la reprise d´entreprise selon des critères de recevabilité qui leur sont propres.
Ainsi les conseils généraux favorisent généralement la transmission d´entreprises en milieu rural.

Les prêts d´honneur

Ils permettent d´obtenir un financement bancaire complémentaire avec un important effet de levier.
Certaines collectivités territoriales ont mis en place des régimes de prêts favorisant la reprise d´entreprise selon des modalités qui leur sont spécifiques.

Les prises de participation au capital

Prendre une participation au capital d´une société lors d´une reprise favorise la constitution des fonds propres et donne une plus grande solidité à l´entreprise. Cela peut se faire par :

  • les proches et amis qui bénéficient ainsi d´une réduction d´impôt sur le revenu (sous conditions) représentant jusqu´à 18 % du montant des versements effectués avec un plafond annuel de versements de 50 000 € pour un célibataire et 100 000 € pour un couple de contribuables (article 199 terdecies OA du CGI).
  • un capital-risqueur. Cela nécessite la création d´une société holding dans laquelle le capital risqueur prendra une participation dans le capital conjointement avec le repreneur. C´est la holding qui s´endettera pour acheter la société cible selon la technique de capital-transmission appelée LBO, MBI voire BIMBO selon la nature des repreneurs.

L´association française des investisseurs pour la croissance (AFIC) ou le réseau des Business angels donnent de nombreuses informations sur le sujet.

Le Guide du capital-investissement regroupe les coordonnées et la description détaillée de la quasi totalité des capitaux-investisseurs et de leurs préférences (taille d´entreprises, montants investis, secteurs d´activité, régions).

Les prêts à moyen et long terme

Parmi eux, il faut noter l´existence du :

  • prêt à la créaton d´entreprise (PCE) accordé par Bpifrance sans garantie ni caution personnelle et dédié au financement des investissements immatériels et de la trésorerie. Il doit être systématiquement  accompagné par un prêt bancaire d´un montant au moins égal au double du PCE d´une durée supérieure à 2 ans.
  • contrat de développement transmission de Bpifrance qui peut financer l´achat majoritaire de parts ou d´actions ou de fonds de commerce mais aussi les frais d´acquisition, le remboursement des comptes courants et le besoin en fonds de roulement.
    Ce prêt est obligatoirement jumelé à un financement bancaire.

Comment faciliter le financement bancaire ?

En principe, les banques ne prêtent pas à un repreneur sans exiger des garanties :

  • sur les biens financés : hypothèque s´il y a des murs rachetés lors de la reprise, nantissement du fonds de commerce, nantissement des parts sociales ou actions dans le cas d´une reprise de société,
  • par une ou des cautions personnelles.

Un organisme tiers (fonds de garantie ou société de caution mutuelle) peut prendre en charge le risque conjointement avec la banque.

Les fonds de garantie peuvent être nationaux, régionaux ou, plus rarement, locaux :

  • Bpifrance dans le cadre de la Garantie pour le financement de la transmission  intervient à hauteur de 50 % du risque (voire 70 % quand la région intervient également)
  • Fonds de garantie à l´initiative des femmes (FGIF) apporte sa garantie aux femmes qui reprennent une entreprise
  • Sociétés de caution mutuelle (SCM) généralistes comme la Siagi, ou spécialisées par secteurs d´activité comme notamment les Socama (Société de caution mutuelle artisanale) donnent généralement leur garantie à hauteur minimale de 50 %.

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