Communication Dieppe-Navals
Article 1 : Bateaux made in Dieppe
Restauration ou construction de petits ou de très grands bateaux, doris très communs ou pièces inédites et monumentales : les chantiers maritimes Cap Fagnet et MIM sont capables de tout faire.
À Dieppe, on sait tout faire. La sous-préfète Martine Laquièze en a eu la preuve, mercredi, lors d’une série de visites sur le port, organisée par la grappe d’entreprises Dieppe Navals.
Rendez-vous aux chantiers du Cap Fagnet. Sous le hangar poussiéreux, trois bateaux sont placés en hauteur. L’une des trois personnes à l’origine de cette Scop (Société coopérative de production), qui fêtera ses 5 ans en juillet, guide la visite : « On construit des bateaux de la quille à la voile. On est trois dans le noyau dur, mais on peut être jusqu’à neuf selon les commandes. En ce moment, on a un apprenti qui a fait deux ans au lycée maritime de Cherbourg. Mais notre formation ne s’arrête jamais, surtout quand on fait de la restauration. » Car le métier, « c’est d’abord la charpente navale. En cinq ans, on a construit trois petites unités de plaisance : l’une d’entre elles sera exposée à l’entrée du musée maritime de Fécamp, quand il ouvrira ». Le processus ? « Le musée nous a confié des gabarits et on a suivi le procédé à l’identique, exactement comme les anciens charpentiers construisaient les doris. »
Il y a trois ans, « pour être indépendant », le Cap Fagnet a investi dans un tracteur et un ber hydraulique (outil de charpente disposé sous un bâtiment pour le soutenir lors d’une réparation ou d’une construction).
Investissement : 100 000 €. « Rien qu’aujourd’hui, on l’a utilisé deux fois. Avant, on trimballait le matériel d’un bout à l’autre du chantier. On était obligés de travailler dehors par - 10 degrés, on devait bâcher pour mettre les bateaux à l’abri... Maintenant, c’est fini. »
un Resto flottant
Quelques pas plus loin, Chez Manche industrie marine (MIM), le spectacle commence dehors : un magnifique pousseur à barge, baptisé Brigitte trône en hauteur, presque terminé. « Il pourra pousser des convois de plusieurs milliers de tonnes, présente Philippe Bréchon, directeur de MIM (groupe Fipam). Sa construction a commencé en février dernier. Il sera mis à l’eau aux alentours du 14 juillet, pour des essais. Puis il partira en Afrique, au Gabon, sur un porte-conteneurs. » Le clou de la visite : un bateau énorme destiné à être accosté près du pont Alexandre III à Paris. « Ce sera un restaurant/salle de spectacle d’une capacité de huit à neuf cents personnes », le plus vaste de son genre. « Tout est fait ici », en toute discrétion, avant d’être « livré en février prochain ».
Au gré d’un cheminement monumental de plaques, de banc de coupage gigantesque (« Un oxycoupeur de 25 m de long sur 5 de large, le plus grand de la région ») et autres postes de travail, naissent chez MIM « des bateaux complets ou en kit, des coques de chalutier », etc. Soixante-dix personnes y travaillent au quotidien : « Une centaine avec les sous-traitants et cent trente à cent quarante personnes en tout dans les trois entreprises du groupe, pour 150 000 heures de travail à l’année. » Le tout depuis le Pollet et sans commande numérique : « Il n’y a pas de série ici, que du sur-mesure. On travaille même pour les scieries Lefebvre des Grandes-Ventes, pour réparer des machines ou pour fabriquer des fours à cuire des petits pains pour les Émirats arabes unis : MIM je me plais à dire que c’est 50 % marine, 50 % industrie. » Vraiment, on sait tout faire à Dieppe.
Source : Paris Normandie – A.-S. G.-R. – 27/06/2014
Article 2 : Dieppe Navals : gagner à être connus
Une trentaine de professionnels du monde maritime ont dégagé quelques heures de leur emploi du temps chargé, pour venir confirmer, vendredi dans les locaux du Syndicat du Port, l’intérêt de se fédérer. La grappe d’entreprise Dieppe Navals, créée voici trois ans, compte désormais quarante-trois membres (du chantier naval au matériel de pêche en passant par les études géologiques ou la voile), avec l’arrivée de la Menuiserie Henry, accueillie à l’occasion de cette assemblée générale.
« Le but est de travailler ensemble, rappelle le président, François Landais, pour valoriser nos savoir-faire dans de nombreux domaines d’activité, structurer notre offre et la rendre complémentaire. » Avant d’être reconnu, encore faut-il être connu. Le président a insisté sur la communication, au travers, ce qui lui tient à cœur, des salons. Fin décembre le stand tenu au salon des énergies marines renouvelables Thétis, financé (5 669 €) par la Compagnie du Vent, membre bienfaiteur, a eu « un retour très positif » entre rencontres, nouveaux membres et retombées économiques.
Gros projet pour la nouvelle saison qui commence : « Donner cette chance à d’autres entreprises » en conservant un fonds de trésorerie « pour ne pas épuiser les sponsors », sachant que le total des cotisations se monte à 4 200 €. « Le solde à disposition est de 5 223 €», a précisé le trésorier, Jean-Pierre Paquet, démissionnaire et qui sera remplacé par Dominique Carpentier.
Pêcheurs et plaisanciers restent sceptiques : « Un salon, c’est très cher et il y a peu d’intérêt. » Les premiers attendent davantage de Dieppe Navals « une valorisation des produits, et pas seulement de la coquille qui étouffe un peu le reste »...
Salons mais pas que...
D’autres actions de promotion de la grappe d’entreprises sont effectuées cette année 2014 : mise à jour du site internet, des flyers, insertions publicitaires, traduction en anglais, stand au prochain Tour de France à la voile les 8 et 9 juillet... Autre projet, la venue du préfet qui ferait suite à celle, la semaine dernière, de la Sous-préfète, et lui faire découvrir, notamment, la table de triage innovante imaginée par un pêcheur qu’il serait bon d’épauler.
Dans son objectif de soutenir les entreprises, Dieppe Navals doit aussi « se battre pour le maintien du Transmanche qui apporte beaucoup », a ajouté le président, qui travaille aussi sur la sous-traitance et la cotraitance « pour avoir tous les atouts ».
Reste pour chacun à « jouer le jeu » et à s’adresser aux entreprises locales. Le secteur de la pêche fait remarquer un manque de réactivité au niveau des chantiers. « Les entreprises en sont conscientes, l’envie est là », assure François Landais. D’où l’importance de maintenir la commission construction et réparation navale, que le Vice-président Philippe Brechon ne peut plus assumer. Un appel à candidature est lancé...
Source : Paris-Normandie – Nathalie Spriet – 30/06/2014