Après le chantier Allais, ils ont créé leur autoentreprise
Ça fait trois ans qu’ils ont tourné la page. Hervé Gille, 37 ans, et David Hébert, 41 ans, sont deux anciens collègues, respectivement soudeur et chaudronnier, qui travaillaient aux chantiers Allais, spécialisés dans la construction navale. Cette entreprise est partie de Dieppe pour s’installer à Cherbourg (Manche) en 2009-2010. Hervé et David ont peut-être la nostalgie de l’ambiance « familiale » qui y régnait mais ils sont passés à autre chose. Cette autre chose, c’est leur autoentreprise qu’ils ont chacun montée de leur côté.
Avant d’avoir franchi cette étape, ils avaient décidé avec huit autres anciens collègues des chantiers Allais de se regrouper en société coopérative ouvrière de production ou plus communément appelée Scop. « On a voulu créer une Scop du nom du Chantier naval et industriel de la côte d’Albâtre pour garder notre savoir-faire. Dans l’équipe de dix, il y avait un électricien, un menuisier, un mécano, un chaudronnier et un soudeur. On était gérant et cogérant avec David », explique Hervé Gille.
La Scop est restée sans activité pendant un an, « le temps de trouver des contacts et de construire notre projet ». Mais « au bout de dix à douze mois, on a bien vu qu’on n’avait pas les reins assez solides financièrement, même si des armateurs étaient prêts à nous commander des bateaux. On était quatre de la Scop à mettre de l’argent tous les mois depuis un an et personne de l’extérieur ne voulait nous aider. On a eu un rendez-vous avec la mairie pour avoir un premier contact. Ils devaient nous recontacter pour échanger nos adresses mails mais ils ne l’ont pas fait. On avait aussi été en relation avec le port de Rouen et celui du Havre. Mais ça n’a rien donné. Il n’y a que la chambre de commerce et d’industrie de Dieppe qui nous a soutenus et l’Agglo qui nous a bien conseillés », complète Hervé Gille. Mais ils ne regrettent pas cette étape de leur vie professionnelle : « on a appris plein de choses », commente David Hébert. Tout le monde est reparti de son côté. Et David et Hervé ont fait leur petit bonhomme de chemin. « J’ai travaillé dans une boîte pendant un mois en tant que soudeur, mais je me suis aperçu dès le premier jour que ce n’était pas fait pour moi. C’était un travail d’usine alors que j’avais l’habitude d’être polyvalent aux chantiers Allais. J’ai donc décidé de devenir autoentrepreneur et de proposer mes services de soudeurs sur différentes matières et notamment l’aluminium. J’ai par exemple beaucoup de clients motards », développe Hervé Gille.
Ils travaillent ensemble sur certains chantiers
Cette idée de création d’autoentreprise, David Hébert l’a eue dès le départ, juste après que la Scop a capoté. « Je propose des multiservices à mes clients qui sont pour la plupart des particuliers. Je suis très polyvalent. » Leurs clients ne viennent pas uniquement de la région dieppoise, mais aussi de toute la Normandie ou encore de la région parisienne. « J’ai par exemple monté une cuisine chez des particuliers dans la Beauce. »
Leur force, c’est leur mobilité et leur réactivité. La clientèle se fait surtout grâce au bouche-à-oreille.
Ils ont commencé à travailler ensemble sur certains chantiers dès le début de la création de leur autoentreprise. « Quand on a un gros chantier, l’un ou l’autre, on travaille dessus ensemble. En ce moment, on refait à neuf un bateau. Nous nous sommes installés dans le hangar dans lequel nous travaillions chez Allais, le Syndicat mixte du port nous loue une partie de la surface. Mais sinon nous travaillons chez nous, à Arques-la-Bataille, ou chez le client. »
Dès la deuxième année de la création de leur autoentreprise, ils sont arrivés à vivre de leur travail. L’ambiance familiale, il la retrouve de temps en temps en croisant certains anciens collègues qui travaillent au chantier Manche industrie marine, juste à côté, ou encore en organisant des repas deux fois par semaine.
Source : Paris-Normandie - S. GA. - 02/10/2014
Infos pratiques
Hervé Gille Soudure : 06 25 73 58 43. David Hébert : 06 71 95 57 81.