Le site dieppois Alpine est satisfait de toucher ce crédit d’impôt. « Comme toutes les entreprises concernées, la Société des automobiles Alpine Caterham touche le CICE depuis sa mise en place le 1er janvier 2013 », explique-t-on chez Alpine.
Mais que vont-ils faire de cette trésorerie dégagée par ce crédit d’impôt ? La plupart des entreprises interrogées vont l’investir. Comme c’est le cas pour Alpine. « Ce financement participe à la performance économique de l’entreprise dans son activité présente, au niveau de la valeur de transformation de notre produit actuellement en production : la Clio RS 4, détaille-t-on encore chez Alpine. Mais aussi pour le soutien à des projets futurs : Alpine Caterham est en phase de développement de nouveaux projets et prépare à Dieppe la production de deux nouvelles voitures. »
Dans un contexte de coûts très importants financés par Alpine Caterham pour son développement, « la trésorerie dégagée de ce crédit d’impôt est évidemment une aide à l’entreprise sur les deux termes inscrits dans le nom du CICE : c’est un soutien concret, réel, à la compétitivité de l’entreprise et, par voie directe de conséquence, un soutien à l’emploi ».
Chez Toshiba, on est aussi tourné vers l’investissement. « On a un montant significatif et assez suffisant consacré à l’investissement, explique Alain Verna. Cette année, on monte un projet pour produire du tonner en couleur, on est en discussion avec le Japon. On n’aura pas de mal à justifier l’utilisation de la trésorerie dégagée par ce crédit d’impôt. »
Pour la société SEIM, « le CICE devrait se monter approximativement à 40 000 €. On va l’investir dans la production aussi bien dans l’humain, à travers des formations, que dans les machines », poursuit Olivier Hautot. Une seule crainte le taraude. Celle d’un contrôle a posteriori de l’utilisation de ce crédit d’impôt. « La définition est assez vague dans la loi. On pourrait reprocher aux entreprises de l’utiliser à mauvais escient et nous le retirer, en nous faisant rembourser le montant dont on a bénéficié. » L’avenir le dira.
Contactées, plusieurs entreprises locales n’ont pas voulu communiquer à ce sujet comme le site offranvillais d’industrie pharmaceutique Rexam ou encore Verdelet, via le groupe Daher auquel la société appartient.
Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ou CICE est un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés. Il équivaut à une baisse des charges sociales.
Entré en vigueur le 1er janvier 2013, il a pour objet de financer les efforts de l’entreprise en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique ou énergétique et de reconstitution de fonds de roulement.
Fabrice Baudeu, conseiller industrie à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Dieppe, a organisé plusieurs réunions cette année pour informer les entreprises locales sur ce nouveau crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Quoi qu’il arrive, toutes les entreprises en bénéficient. Qu’elles le demandent ou non. Il y a deux possibilités. Soit le comptable de l’entreprise ne demande pas à recevoir le CICE pour l’exercice 2013, du coup il le touchera pour l’exercice 2014. La déduction de 4 % de la masse salariale plafonnée à 2,5 fois le Smic s’effectuera à partir de la déclaration d’impôt de l’entreprise. Soit la société a besoin de cash pour l’exercice 2013, pour des problèmes de trésorerie ou pour investir dans des machines par exemple. Dans ce cas, l’entreprise peut demander l’anticipation. Le montant du crédit d’impôt est alors calculé en fonction environ de 80 % de la masse salariale estimée.
C’est difficile à dire. Ce qui est sûr c’est que quand j’ai fait ma réunion d’information à ce sujet il y a plusieurs mois, quatre-vingts entreprises étaient présentes sur les 2 900 invitées.
Plus l’entreprise a de salariés, plus la trésorerie dégagée par ce crédit d’impôt sera importante. Le montant du CICE étant fixé en fonction de la masse salariale.
Propos recueillis par Suzelle GAUBE
Source : Paris- Normandie - Suzelle GAUBE - 07/10/2013