Deux nouveaux clusters pour booster l'économie dieppoise
Pour l’Etat comme pour la Chambre de commerce et d’industrie de Dieppe, il s’agit de multiplier les partenariats avec les entreprises anglaises.
C’est l’Europe qui veut ça, Anglais et Français sont appelés à travailler main dans la main. Mardi après-midi, la CCI de Dieppe avec le soutien de la région Haute-Normandie et de la sous-préfecture a présenté deux nouveaux clusters. Le premier dénommé Génie, axé sur l’innovation, s’appuie sur des investissements déjà réalisés en 2012. « L’objectif, c’est de pérenniser les actions transfrontalières déjà entreprises dans le cadre du programme Interreg IV. La Région qui est maîtresse d’œuvre de ce programme a considéré que ces actions devaient perdurer » souligne le président de la CCID Dominique Garçonnet. Les PME et les PMI dieppoises doivent ainsi conquérir de nouveaux marchés en Angleterre.
Grâce à l’Europe
Grâce aux fonds de l’Europe, ces entreprises pourront disposer de bases de données, d’études de marché, de rendez-vous avec des chercheurs et même de prêts de locaux où elles pourront être hébergées et accompagnées par un des partenaires anglais ou français. Génie inclut déjà 14 partenaires : des entreprises bretonnes, bas normandes et anglaises ainsi que la CCI de Dieppe. De novembre 2013 à novembre 2014, une équipe comportant des experts, un chargé de communication et des traducteurs sera à la disposition des investisseurs. Tout sera gratuit cette année pour les entreprises même les déplacements jusqu’en Angleterre dont la participation à une convention d’affaires à Norwich, l’an prochain. Objectif : conquérir au moins dix entreprises supplémentaires.
Nouveaux marchés
Ce programme s’appuie sur la réussite du dossier Deeds, Développement des échanges Dieppe et Sussex, qui a porté ses fruits l’an dernier dans l’agroalimentaire, la logistique, les énergies renouvelables, la mécanique aéronautique. 40 entreprises françaises étaient concernées par ces échanges et ont pu établir des liens transmanche obtenant ainsi une ouverture internationale. Par la suite, un certain nombre de partenariats se sont mis en place avec des sociétés anglaises.
« Les ateliers d’Etran ont pu commencer à distribuer leurs produits suite à ces rencontres » souligne Dominique Garçonnet.
Un deuxième cluster, baptisé Channel Mor est en voie de constitution dans le domaine des énergies marines renouvelables et notamment de l’éolien offshore. « Ceux qui travaillent ensemble, qui savent dévelloper des synergies avec les acteurs de la production, de la fomation, de la maintenance remporteront les marchés de l’énergie renouvelables » assure Dominique Gambier, Vice-président de la Région.
A terme, le but est de créer un espace de vie commun tout en assurant la transition énergétique aussi bien en Angleterre qu’en France. Les deux nations partagent les mêmes objectifs devait rappeler la sous-préfète Martine Laquièze : « En Haute-Normandie et en Angleterre, il y a des projets de développement en mer ».
Les investissements en chiffres
De 2007 à 2013, l’Europe a consacré presque 8 milliards d’euros aux programmes transfrontaliers, transrégionaux et transnationaux, au fil du temps la Manche a été considérée comme une frontière par l’Europe ce qui a permis ces investissements Interreg.
Dans le cadre du programme Interreg IV A (zone de coopération Manche qui inclut la Normandie, la Bretagne et le département de la Somme), co-financé par le FEDER, le fonds européen de dévellopement économique et régional, 146 projets ont financé 500 organismes pour un montant de 173,5 millions d’euros. En Haute-Normandie, 59 projets ont été financés pour un montant de 17,5 millions d’euros. Le projet dieppois Deeds (relation économique avec le Sussex) a bénéficié de 205 000 euros d’investissements.
Sur la période 2014-2020, le nouveau programme, Interreg V, comportera environ 170 millions d’euros injectés dans la coopération franco-britannique. « Cette fois, les fonds seront plus concentrés » a prévenu Dominique Gambier, Vice-président de la Région qui évoque une concurrence forte entre les territoires. En attendant, c’est le comté de Norfolk qui gérera ces investissements, succédant ainsi à la Région Haute-Normandie.